Y'A LE PIANO QUI GÊNES

Enterré avec le covid, le spectacle en distanciel ? Par pour le Hollandais Dries Verhoeven ni pour le Spring Festival d’Utrecht. Le livestream s’avère le médium de choix de My Dear Beloved Friend, pantomime amer mais salutaire sur les archétypes en vigueur entre Occident et « Tiers-Monde ». En direct du Nigéria, dans nos salles en Europe.

Au festival Suresnes Cités Danse, Pierre Rigal déploie dans Hasard une chorégraphie de ruptures, entre grâce et saccades. Difficile toutefois de suivre le fil de cette succession de registres et d’atmosphères en mode aléatoire.

Dans Las Vanitas, la compagnie suisse Chris Cadillac suspend et crashe à l’infini notre incrédulité dans une performance au bord de l’hallucination collective. Comment croire à la fois en soi-même, en les autres et en ce qui nous entoure ?

Avec l’exposition Is something missing ?, confiée aux fondatrices du collectif d’artistes-curatrices MOTHER (Emma Passera & Violette Wood), le FRAC Corsica réinvente l’environnement domestique à l‘aune des inquiétudes contemporaines.

Les sites porno ont bon dos lorsqu’il s’agit de traquer l’hyper-sexualisation des ados. Par la fenêtre des jeux vidéos en ligne, Marion Siéfert étend l’enquête au-delà des plateformes sociales, depuis les schèmes iconiques de la culture mainstream jusqu’aux petites blagues de darons à l’apéro.

Dans les années 1990, à Marseille, un groupe de gens fout le bordel dans le milieu de la poésie. L’un d’entre eux, Julien Blaine, nommé adjoint à la culture, fonde le centre international de poésie ; Christophe Tarkos et Nathalie Quintane, encore tout jeunes, bousculent les façons de faire et les frontières du genre. Cette génération-là est en passe de devenir académique. Trente ans plus tard, que reste-t-il de cet écosystème esthétique et politique ?

House, la célèbre trilogie documentaire du cinéaste Amos Gitaï fait l'objet d'une rétrospective au Cinéma du Réel. Aujourd'hui, c'est aussi une adaptation théâtrale présentée au Théâtre national de la Colline, à Paris. Un spectacle choral qui retrace la genèse du conflit israélo-palestinien et nourrit autant d’espoir que de fatalisme. Discussion avec le réalisateur et le metteur en scène.

Face à une crise profonde et d’une ampleur inédite, les étudiant·es et personnels des écoles d’art et design sont mobilisé·es depuis plusieurs mois avec le soutien d'autres travailleur·euses de l'art uni·es dans un écosystème continu et trop souvent exposé·es à une même précarité.

Aux Mourinoux, quartier d’Asnières-sur-Seine, les habitants partagent leur spleen et leur rêve d’évasion. À l'occasion du week-end pluridisciplinaire Sur les bords au T2G, Rayane Mcirdi présente Le Croissant de feu, court métrage entre fiction et documentaire, sous le signe de la nostalgie.

Avec Loro-loroning actunggal, Amalia Laurent révèle les troublantes ressemblances entre liturgie occidentale chrétienne et holisme javanais, pour nous rappeler que toutes les civilisations sont habitées par le même fantôme, celui d’une pratique spirituelle de l’art.

Le Centre Wallonie Bruxelles de Paris s’invite à la Fondation Fiminco pour le projet évolutif Symbiosium. Revendiquant la symbiose par temps de fracture et de désunion, l’exposition collective invite à une dégradation positive des corps en tous genres.

Réfractaire au formatage et aux classifications de genres, le Festival du moyen-métrage de Brive célébrait cette année sa 20eme édition dans l’allégresse. Contrecoup des années covid, la tonalité des films était à contrario plutôt morose, traversée par les motifs récurrents du deuil impossible, des rendez-vous manqués et des fantômes d’amours passées. À moins qu’il ne s’agisse de leur résurrection ?

Avant de présenter son Histoire(s) du théâtre au festival d’Avignon, la metteure en scène et scénographe Miet Warlop recrée l’une de ses premières pièces, cette fois réinvestie dans un spectacle-installation. Depuis l’ambiance animiste d’une scène en carton-pâte, After All Springville donne un sens on ne peut plus littéral au « théâtre d’objets ».

Avec Telling Stories, le centre d’art de Bourges donne un concert polyphonique de récits pop, mémoriels ou mythologiques. L’exposition collective en parcourt la généalogie et jette un soupçon salutaire sur le magnétisme trouble de ces histoires qui font notre imaginaire.
LE GLYPHOSATE, LA DYNAMITE ET UN BALLON DE CARIGNAN
ENQUÊTE DANS LES VIGNES DU MIDI ROUGE
DANS LA FABRIQUE DU VEAU D'OR

Salto, saut périlleux, crise de vertige et voltige à cinq mètres du sol : dans une forme athlétique, les deux acrobates de La Volte-Cirque invitent leur public à passer une tête dans les coulisses de la pratique circassienne.

Un personnage déclassé et boulimique zone dans les allées des centres commerciaux à la recherche de lien social, porté par ses pulsions et ses frustrations. Valérian Guillaume met en scène son premier roman, Nul si découvert, avec sobriété pour laisser toute la place à un monologue difforme et glouton qui met à nu un monde sans pitié.

En invitant sur scène le réalité des livreurs à domicile en pleines mobilisations contre les réformes de retraites, Les Délivrés souffre d’une barrière d’actualité qui nous prive de gouter toute la fantaisie de la proposition d'Hélène Iratchet.

Interdiction d’accéder à la dernière création du collectif Rimini Protokoll sans avoir au préalable enfilé gants, casque (et bien sûr masque !). Avec Société en chantier, Stefan Kaegi essuie les plâtres du tout nouveau théâtre de la Comédie à Clermont-Ferrand, et embarque les spectateurs dans les coulisses de l’industrie de la construction.

Alors que le débat sur le « iel » repose la question d’une langue capable d’accueillir les évolutions sociétales, le metteur en scène Salim Djaferi prétexte l’enquête linguistique pour remonter le fil de l’histoire franco-algérienne.

Dénonçant le totalitarisme en exacerbant ses méthodes de lavage de cerveau, la performance multimédia The Third Reich de Romeo Castellucci, récemment présentée au festival Actoral, fait l’effet d’une secousse sismique et laisse le spectateur aussi groggy que perplexe. Épileptiques s’abstenir.

Certains spectacles sont limpides et fluides. Malgré son titre, Cascade, la dernière création de Meg Stuart n’est pas de ceux-là. On n’en attendait pas moins de la chorégraphe américaine qui fait de l’improvisation, du chaos et d’un temps qu’elle imagine élastique, sa matière première. Dans un univers galactique signé Philippe Quesne, sept danseurs se débattent avec une réalité instable, des réactions en chaîne et des échecs, laissant une perpétuelle impression de faillite et de régénération.

Figure montante de l’avant-garde flamande, Benjamin Abel Meirhaeghe impose son opéra hétéroclite sur la scène contemporaine. Après le cabaret rétro-futuriste A Revue, le jeune metteur en scène dépoussière les Madrigaux de Monteverdi dans une ode à la solidarité et à la liberté des corps.
VOYAGE EN TERRE FURRY
30 MILLIONS D'AMIS
PAUL B. PRECIADO
« UNE LUTTE POLITIQUE EST NÉCESSAIREMENT POÉTIQUE »
Les doubles de l'artiste
LES PETITES MAINS DERRIÈRE LA GRANDE SIGNATURE