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Le canal Saint-Denis, long d’une poignée de kilomètres, est le fil conducteur des grandes mutations en cours dans le nord de Paris. La zone passionne les urbanistes et les investisseurs mais interroge les collectifs d’habitants. Promenade déambulée à la veille des Jeux Olympiques sur un site tiraillé entre industrie et spéculation, misère et ambitions artistiques.

« Alors, ça mord ? » Moues sceptiques, regards absorbés et casquettes humides, deux pêcheurs profitent d’une accalmie dans les orages printaniers pour relancer leurs lignes. Ici, au point de jonction entre le canal de l’Ourcq et le canal Saint-Denis, à Paris, il paraît qu’on trouve des perches de bonne taille. Chacun espère un brochet, prise rare mais possible. Derrière eux, des cyclistes se courbent et tintinnabulent dans le virage tels les champions d’une course imaginaire. Devant eux, le bassin miroite sous les nuages. En face, le parc de la Villette est quasi désert en ce jour de semaine, lui qui accueille chaque été de véritables compétitions de plongeon sauvage, tellement courues qu’on a grillagé les passerelles piétonnes qui enjambent le canal pour dissuader les amateurs.


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