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Musique
Du bruit et encore du bruit. Cette année à nouveau, nos tympans ont pris cher dans la salle du Casino de Montbenon à Lausanne. Animé par un militantisme inclusif porté haut et fier, le Lausanne Underground Film Festival se place toujours aux avant-postes des subcultures. De la grand-messe queer au film d’exploitation le plus scabreux, le cocktail détonne et raccorde des chapelles qui se regardent d’ordinaire en chiens de faïence. Façon de rappeler que « faire soi-même », c’est avant tout « faire ensemble ». Rétrospection !
Clubbing en église, readymade pour orchestre, cornemuses licencieuses et power electronics post-ambient : à Strasbourg, le festival Musica fissure à nouveau l’étanchéité présumée de celle qu’on appelle encore – mais jusqu’à quand ? – musique contemporaine.
Artiste écossaise ayant fait ses classes et sa carrière aux Pays-Bas, Genevieve Murphy dissèque ses dysfonctionnements intimes dans des concerts performances sur le fil.
Des groupes comme celui-ci, on n’en fait plus, a-t-on l’habitude d’entendre. Quand Fat White Family déboule sur la scène londonienne en 2011, la presse indé relève leur aura décadente, le chaos de leurs concerts. Ils mettent tout le monde d’accord par la musique : un post-punk plutôt mélodieux quoique râleur et fâché. Aujourd’hui, le groupe sort Forgiveness is Yours, son quatrième album. Les six musiciens sont devenus grands. Ils font un peu de sport. Ils se douchent parfois. Lias Kaci Saoudi, le frontman du groupe, dit n’avoir pas bu une goutte d’alcool en dix jours. Le voilà grimpant, sans s’essouffler, la colline boueuse de Brockwell Park, un espace vert du quartier de Brixton à Londres. La Fat White Family est désormais animée par « la guérison et le pardon », jure-t-il. Conversation restaurative à propos du monde moderne, de l’Irlande du Nord et de l’Algérie.
Envie d’une digital detox dans le Jura suisse ? Daniel Zéa a ce qu’il faut. Au festival d’arts sonores Amplitudes, le compositeur réactive plusieurs pièces audio-visuelles qui malmènent nos pulsions numériques. Reconnaissance faciale, avatars, modélisation de nos mouvements : l’artiste colombien mêle image et électro-acoustique pour démonter notre techno-schizophrénie.
Du 4 au 7 avril, la sève de la création musicale du moment se répandait aux quatre coins de la capitale administrative hollandaise pour la treizième édition de Rewire. Sélection de quatre moments où avant-garde sonore et présence scénique ont croisé le fer durant ce week-end.
Game over : le rendez-vous des dissidences sonores tire sa révérence. Pour finir en beauté, l'édition 2024 a surchargé sa prog. Micro-sélection de la rédaction.
Scènes
À l'Abbaye de Royaumont, les opposés s'attirent. Quand deux danseurs de krump rencontrent des praticiennes de musique de chambre, c'est plutôt l'attraction que la répulsion, voire la fusion. Le programme Sur Mesure invite le quatuor Zaïde à entrer dans le cercle de Hendrickx Ntela et Luka Austin dans le cadre austère d'un ancien monastère cistercien. Et avec eux, tous.tes celleux qui n'acceptent plus d'être laissés à la marge.
Tel un antique Satyricon ou un moyenâgeux bouffon, Nico Sauer ne conçoit la musique que grimé et dans la farce. Cette fois-ci, il propose une traversée de son propre système gastrique pour retrouver les sensations auditives de l’embryon.