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Arts
La nouvelle exposition de la Ferme du Buisson, imaginée sous le signe de l’hantologie, ratisse large, un peu trop large. Une ligne de crête se dessine pourtant : les fantômes générés par l’exil et l’identité diasporique.
Comment parler du chaos dans la nature sans catastrophisme ? Pour le savoir, rendez-vous au MAIF Social Club où douze jeunes artistes se frayent un passage dans les décombres pour tenter d’anticiper les chocs qui nous guettent.
Les catastrophes climatiques successives posent la question : peut-on réellement habiter une nature par nature indomptable ? Loin du white cube, l’exposition de Toma Dutter qui occupe le cabinet d’arts graphiques du musée de Sérignan, transformé, pour l’occasion, en dispositif immersif, compose une sorte de cabane-paysage total où il faut savoir abandonner les « évidences de la modernité ».
« Compétitivité », « croissance », « modernisation » : derrière la sainte Trinité du Medef, il y a des existences indexées sur leur « productivité » et leur « coût ». Avec son cycle ManutenSions, la commissaire d’exposition Élise Girardot invite des artistes à faire résonner les gestes des travailleur.ses dans le ventre de l’arc, scène nationale du Creusot, sans misérabilisme ni appropriation. Le second volet se fait l’écho des révoltes latentes, de l’usine au trottoir en passant par l’open space.
Plutôt que de multiplier les catégories pour mieux s’identifier, l’exposition collective in the hours between dawns à l’IAC de Villeurbanne fait le pari inverse : s’enfoncer dans les marges et leur opacité pour mieux s’affranchir des cases et des normes. Déambulation dans une nuit conquérante sur l’ordre social en vigueur.
Pourquoi préférer la joie commune et bruyante à la colère individuelle et silencieuse, dans un environnement politique qui donne envie de nous recroqueviller en position fœtale dans le lit ? C’est le défi que se donne le Palais de Tokyo avec Joie Collective – Apprendre à flamboyer !, sa nouvelle exposition qui revient sur une histoire pas encore écrite : garder le sens de la fête avant et après la lutte.
Qu’est-ce qui nous autorise, êtres humains, à s’extraire de la nature pour mieux la contempler ou l’exploiter ? La séparation entre « nature » et « culture », entretenue par les dogmes chrétiens et capitalistes, a permis la création du « paysage » : cet espace naturel dessiné par l’activité humaine. Le Jeu de Paume nous invite à réévaluer ce concept à l’aune des crises contemporaines et du corps humain lui-même.
Quand on veut noyer son chien, on dit qu’il a la rage. Le proverbe fait mouche concernant les femmes dans les sociétés patriarcales : si elles bronchent sous les violences qui leur sont faites, on dit qu’elles sont atteintes « d’hystérie ». L’artiste Laia Abril remonte les mécanismes politiques de ce diagnostic récurrent dans une installation en forme de pièce à conviction.
Et si la richesse tenait dans le creux d’une main ou d’un souvenir ? Entre transactions désintéressées, mythes et jeux de décalage autour de nos objets d’usage, le CAC Brétigny nous convie à une drôle de fête, pour repenser notre rapport aux biens en ces temps de précarisation de masse.