CHARGEMENT...
OÙ TROUVER VOTRE N° ?
Arts
Les modes de vie citadins nous condamnent à une existence « hors sol » qui renie les principes même du vivant. Avec son exposition De sang chaud et de terre au Plateau, l’artiste lituanienne Eglė Budvytytė engage un rituel de reconnexion aux éléments naturels comme un avertissement : la destruction du paysage implique non seulement celle des humains mais aussi de leur mémoire.
En suédois : « Snö », la neige. « Frid », la paix. Ylva Snöfrid ne distingue pas entre sa vie et son art, jusqu’à cette expérience limite, en haute altitude, où elle peint en risquant la mort. Désormais face à son public, dans le très ancien hôtel de Marle à Paris, au cœur du Marais, la plasticienne suédoise organise un rituel occulte qui doit maintenant faire passer l’ œuvre dans le corps du spectateur.
La « figure » du fantôme fascine, de Victor Hugo aux blockbusters. Mais rares sont les occasions de l’appréhender comme un médium politique. Avec Itinéraires Fantômes au Capc de Bordeaux, les spectres hantent l’espace. D’une œuvre à l’autre, ils réveillent les traumatismes de l’Europe coloniale, depuis les tréfonds des mémoires familiales.
Peut-on se marrer dans un monde monochrome ?, se demande Aline Bouvy. Pour son exposition Le prix du ticket, la Ferme du Buisson accueille un jardin aux sculptures polymorphes, à traverser en costume d'animal aquatique. La plasticienne belgo-luxembourgeoise, qui représentera le Luxembourg à la Biennale de Venise en 2026, invite à remettre en cause nos loisirs et les conditionnements qu’ils révèlent.
La crypte d’Orsay n’a de « crypte » que le nom : aucun défunt n’y repose. Seulement les femmes fantomatiques d’AurelK, qui rend hommage à la gent féminine à travers une série de portraits textiles dans son exposition Elles.
Des géant.es errent dans des paysages champêtres, se bécotent, récoltent des fruits sauvages. Autour, des paniers et des fleurs en céramiques. Au CACN, les peintures de Camille Bernard et les sculptures de Lena Gayaud nous immiscent dans un conte où la mélancolie la plus douce sécrète une inquiétude bien tangible.
Il y a une multitude de manières de faire le portrait d’un territoire mais le risque de l’essentialiser est toujours là. Avec Partitions sédimentaires, le photographe Alassan Diawara s’est immergé à Nîmes et ses environs pour en retirer des « portraits de famille » ambigus qu’il met en dialogue avec les œuvres de mémoires de Zineb Sedira. Ou comment transformer le cliché dépassionné en une expérience métaphysique.
Bassin de civilisations pour certains, frontière létale pour d’autres, ou les deux, la grande Bleue est à la croisée des enjeux politiques contemporains les plus brûlants et des légendes les plus ancestrales. À la Panacée, l’exposition Être Méditerranée met les pieds dans l’eau avec un ensemble d'œuvres produites par 22 artistes qui caressent ses rives, sans sacrifier à l'illustration, ni à l'essentialisme.
Qu’emporte-t-on avec nous lorsque l’on quitte sa terre d’origine ? Celle-ci disparaît-elle avec l’exil ? Avec l’exposition Darra-Zahra-Jabal à la Kunsthalle de Mulhouse, Younes Rahmoun met au point un univers sensoriel chargé de sa terre natale, le Rif, qui dessine un plan poético-scientifique pour retrouver sa maison quoiqu’il arrive.