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Dans les Alpes-Maritimes, Éric Ciotti et Christian Estrosi s’affrontent dans un duel à mort, avec tout un tas d’artifices moyenâgeux : chiens d’attaque et chiens de garde, gratte-moi le dos et renvois d’ascenseur. Les chantiers de reconstruction, consécutifs à la tempête Alex de 2020, sont pour eux une manière de régler de vieux comptes. Mais cette fois, de l’argent a disparu. Enquête dans les vallées montagneuses auprès des bons, des brutes et des truands.

« Ici, c’est le trou du cul de la France. Regardez sur une carte : le petit appendice, là où ça remonte, vous avez le trou du cul, là. C’est le trou du cul de la France et rien ne se passe comme ailleurs. » Le salon de Grace et Daniel est en linoléum et meublé avec le strict minimum : une table, deux chaises, quatre pantoufles. Là où ça remonte, c’est à l’extrémité sud-est du pays, au nord du département des Alpes-Maritimes, dans la Roya et dans La Vésubie. Deux vallées voisines mais contrastées : la première, italienne jusqu’au référendum de 1947, est étroite et plantée d’oliviers en restanque, vert luisant sur roches brunes ; la seconde, plus évasée, est couverte de sapins qui percent la pierre grise : on dit que c’est « la petite Suisse ». La première dépend de Menton mais parle profondément piémontais. La seconde fait partie de la métropole de Nice : on y parle en acronymes, en fausses factures et en chantage électoral. Le 2 octobre 2020, Roya et Vésubie ont été dévastées sans distinction par la tempête Alex qui fait dix morts et huit disparus. Les routes et les ponts sont coupés. Des maisons il ne reste que les voies d’acc&

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