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Photo : Charles Thiefaine

Colonisation, occupation, attaque de colons : la ville cisjordanienne de Huwara, traversée par des checkpoints et administrée par Israël, vit dans une dystopie au quotidien. En 2048, un siècle après l’exode de la « Nakba », les Palestiniens auront-ils encore une terre ? Mouvement est allé à la rencontre des habitants et d’auteurs de science-fiction.

En bordure de la route 60, quelque part entre le supermarché « Le père des garçons » et une enseigne américaine de poulet frit, Wajeeh Salman, 18 ans, se contorsionne, hésite puis insiste pour faire demi-tour avant d’arriver à portée de tir du check-point qui ferme la route depuis le début de la guerre. « Ils tirent sur tout ce qui bouge », prévient le jeune homme en jouant nerveusement avec ses boucles de cheveux. Où se trouve exactement ce dangereux check-point ? Impossible de le voir d’ici mais son pouvoir dissuasif est tel que la plupart des habitants n’osent plus s’aventurer dans la partie septentrionale de Huwara, devenue un quartier à moitié fantôme. Wajeeh propose de bifurquer vers l’Ouest. Il reprend la route 60 en sens inverse, tourne à droite en direction du cimetière où est enterré son ami Labib, abattu d’une balle dans la poitrine à l’automne dernier, commence à grimper une ruelle et se fige en distinguant au loin une voiture du renseignement israélien, reconnaissable à son antenne et à ses vitres grillagées. « Vite, suivez-moi », ordonne-t-il en entrant dans une alimentation générale. « On peut se cacher ici ? », demande-t-il au propriéta

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