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Scènes
Le martèlement est partout. Le battement d’un cœur, une main qui toque à la porte, la démarche martiale de quelques corps en groupe. Aina Alegre l’a mis au centre de sa danse, sublimé sous toutes ses formes. De sa pièce R-A-U-X-A à son projet de recherche Études ou sa nouvelle création Fugaces, rencontre avec la chorégraphe.
Un spectacle doit-il toujours traiter des sujets les plus brulants de notre temps ? Pas pour le chorégraphe lituanien Dovydas Strimaitis qui, avec son très chevelu Hairy, s’empare d’un élément a priori futile pour maitriser le mouvement à sa racine.
Dernière farce scénique de la Sicilienne Emma Dante, Re Chicchinella puise à nouveau dans les contes populaires du XVIe siècle pour mettre la pagaille sur scène. Mais les effusions comiques cachent un clown triste : le pouvoir, toujours fantoche.
À quoi bon jouer la comédie quand on peut simplement mettre des surtitres, du son et un peu de scéno ? Dans sa quête d’une forme a-théâtrale ultime, le duo catalan El Conde de Torrefiel élabore une boîte à histoires multimédias – un trip scénique baigné de nostalgie autant qu’un appel à l’insoumission des sens.
Quand je vous parle de moi, je vous parle de vous ? Pas toujours. Dans un seul-en-scène autobiographique de plus de 3 heures, la metteuse en scène Marion Duval laisse la lumière à Cécile Laporte, son amie aux mille vies. Entre le chaotique et le touchant, la soirée entre potes et le jemenfoutisme, Cécile creuse à sa manière le schisme entre scène et vie réelle.
Et si, une fois atteinte une société idéale et responsable, les citoyens voulaient revenir au bon vieux temps de la surabondance ? Dans leur installation vivante Cornucopia, Joris Mathieu et Nicolas Boudier dépeignent une civilisation qui aurait pris la sobriété par le mauvais bout.
Réparer la culpabilité de l’héritage nazi en se faisant greffer un pénis circoncis : trop loufoque pour choquer ? Ainsi résumé, Le Rendez-vous, adapté du brûlant best-seller Jewish cock de Katharina Volkmer, promet un théâtre-divan croustillant assuré par une Camille Cottin prise dans les fils de Jonathan Capdevielle. Mais y grince-t-on tant que ça ?
Un titre de comédie 70's, une scéno de tiers-lieu écolo et un karaoké en guise de pot de bienvenue. Tous les poncifs du théâtre citoyen semblent réunis dans C’est pas parce qu’on a rien à dire qu’il faut fermer sa gueule, cercle de parole orchestré par la Compagnie les Estivants. À cela près que Johana Giacardi et ses acolytes contournent intelligemment l’exercice attendu sans en sacrifier une once d’humanité.
Une Constitution à défaire, des valeurs à redéfinir, des droits sociaux à acquérir : la France de 1848 avait du pain sur la planche et un désir d’insurrection dans le ventre. C’est de celui-ci que s’empare Sylvain Creuzevault dans Banquet Capital, décompte politique rythmé par les révoltes européennes du XIXème siècle.