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Ça commence par les promesses des réalisateurs : « on filmera dans le noir » ou « la nudité ne m’intéresse pas ». Et ça finit trop souvent par : « Il faut enlever le soutien-gorge, on n’y croit pas du tout. » Avant de se déshabiller pour simuler l’amour fou d’un couple de fiction, il arrive que les acteurs et les actrices aient peur. Pourtant, sur un tournage, on pose rarement la question des limites. Le mythe veut qu’au service d’un rôle, un acteur se donne pleinement. Un espace trouble, une zone entre fiction et réalité que les révélations de Judith Godrèche éclairent d’un jour nouveau, six ans après l’affaire Weinstein et le début du mouvement #MeToo. « Tout à coup, il décide qu’il y a une scène d’amour, une sc&

egrave;ne de sexe. Et là on fait 45 prises, j’enlève mon pull et je suis torse nu, et il me pelote, il me roule des pelles », dénonçait-elle sur France Inter en février dernierLe réalisateur Jacques Doillon est accusé, entre autres, de s’être servi des répétitions du film La Fille de 15 ans (1989) pour abuser de l’actrice alors mineure. Male gaze, consentement des acteurices, figure despotique du réalisateur, la scène d’intimité cristallise la révolution qui bouleverse en ce moment le cinéma français. Pour accueillir les petits démons de chacun, une nouvelle profession est apparue : coordinatrice d’intimité. Dans l’organisation quasi militaire d’un plateau de tournage, ces femmes prennent le temps d’écouter les appréhensions et les blocages : « J’ai peur d’avoir une érection, j’ai peur de puer de la gueule, j’ai peur qu’on filme ma fesse gauche. » Certains les honnissent, beaucoup sont sceptiques. En France, même après #MeToo, on reste très attaché à ne jamais limiter la liberté créative. Les scènes de sexe sont-elles devenues un terrain miné ? 



CANCEL CULTURE 


Bella a un cerveau d’enfant mais un corps d’adulte. Quand elle découvre le sexe, elle couche avec la terre entière. Sous tous les angles, la caméra montre le corps burlesque d’Emma Stone, candide et assoiffée de nouvelles sensations. Dans Pauvres créatures (2023)dernière réalisation américaine de Yorgos Lanthimos, couverte d’Oscars en février dernier, certains ont

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