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Escape-game citoyen ? Défouloir de pulsions collectives ? La performance interactive Virus de Yan Duyvendak nous fait « jouer à la pandémie » et la société s’y révèle chaque soir différemment. Récit d’une session moins anodine qu’elle en avait l’air.
« Concert chorégraphique » interprété par des danseurs hip hop, la nouvelle création de Rocio Berenguer, BADWEEDS, célèbre le post-anthropocène sur le mode « trans-espèce, mi-humain, mi-végétal ». Un show plaisant à ouïr et à voir malgré quelques longueurs.
Dans un one-woman-show déluré, Christine Armanger fait se rencontrer iconographie médiévale et figures contemporaines autour du thème de l'apocalypse. Symboles et personnages s’emparent d’elle tour à tour, dans une succession de visions entre rire, angoisse, grâce et contemplation.
Sursauts, fous rires, frissons et grosses frayeurs : on fréquente les fêtes foraines pour les émotions fortes. Les attractions sont tenues de fonctionner, c’est-à-dire de nous faire vivre exactement ce qu’on attend d’elles. Mais quand ces dernières sont des œuvres d’art, il se passe parfois tout autre chose. Et c’est justement parce qu’on ne réussit pas à les activer qu’elles touchent dans le mille. Coincé dans Arcade sentimentale (1. You) de Tsirihaka Harrivel, récit tragi-comique d’un échec réussi.
L’idée que certaines œuvres seraient éternelles est si séduisante qu’on en oublie celleux grâce auxquelles elles traversent les temps. Face à la Vita Nuova, Christopher Rüping opère en passeur impeccable : la fausse simplicité de sa mise en scène, en nous rendant Dante, nous rappelle aussi et surtout à nos propres amours.
Rassembler sur scène sa propre mère et un acteur porno : difficile d’imaginer un casting plus antagonique que celui de Stabat Mater. Pour les besoins de son enquête introspective, la performeuse et metteure en scène Janaina Leite explore son rapport au désir masculin en disséquant deux figures symboliques et pétries de stéréotypes.
Une petite zone de l’anatomie humaine, souvent délaissée voire malaimée, a le pouvoir de soulever de grandes questions. Avec tendresse, La Grande Remontée regarde du côté des couilles en abordant les démarches de contraception masculine, pratiquée dans des cercles militants. Pau Simon, chorégraphe et performeur.se, place ainsi pour la première fois sur les plateaux de danse un sujet presque vierge de toute représentation.
Quand la chorégraphe Chiara Bersani nous empêche de détourner le regard sur ses 98 cm de chair et d’os, Cherish Menzo reprend à son compte l’hyper-sexualisation des femmes noires dans les clips de R'n'B. Le nouveau festival Everybody au Carreau du Temple à Paris célèbre les corps politiques – féminins, handicapés, racisés, queer – en laissant les principaux concernés s'auto-représenter.
Sur les côtes finistériennes, entre vents et marées, la danse se relie aux enjeux écologiques. Le festival Dañsfabrik du Quartz, la scène nationale de Brest, s’est fixé un horizon : observer les crises environnementales depuis d’autres points de vue, que ce soit au travers des imaginaires d’artistes ou des perspectives décoloniales, et surtout des deux à la fois.