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Entretien extrait du N°121 de Mouvement



L’histoire des Jeux Olympiques est constellée de scandales financiers, d’évictions plus ou moins massives de population, de révoltes sociales. L’événement est par ailleurs dénoncé comme une aberration écologique. Pour quelles raisons a-t-il encore lieu ?


D’abord pour des raisons politiques qui ont à voir avec la volonté des États de rayonner et celle des villes de jouer un rôle géopolitique de premier plan. Celles-ci accompagnent et accélèrent une course en avant du capitalisme international dont les logiques, ces dernières années, se logent de plus en plus dans

l’urbanisme. Le capitalisme se nourrit de ces mégaprojets qui dépensent et génèrent énormément d’argent. Par ailleurs, les JO sont un processus qui s’auto-entretient dans une forme d’opacité. Son grand maître, le Comité international olympique (CIO), est une association installée en Suisse qui œuvre à chaque instant pour que les Jeux continuent d’exister. C’est sa seule raison d’être. Il s’agit probablement de l’association la plus puissante au monde en termes économiques. Et enfin : parce que la critique des Jeux Olympiques est très difficile. En tout cas, en France, elle a trouvé très peu de prise. À mon avis, c’est parce qu’il s’agit d’un événement sportif et que ceux-ci sont perçus comme populaires dans les deux sens du terme : touchant les franges populaires de la population, et ayant une bonne image d’inclusivité, parce que festif, parce que tout le monde aime le sport et a envie de participer.


Les JO de Tokyo ont servi le récit de l’État japonais concernant Fukushima : si des athlètes peuvent y faire du sport, alors on peut y vivre. La catastrophe nucléaire est passée et enterrée. Peut-on voir des formes d’instrumentalisation similaires en France ?


Emmanuel Macron a beaucoup investi les Jeux, politiquement parlant. La manière dont il s’en empare a une dimension patriotique – voire nationaliste – absolument assumée : ces Jeux vont célébrer la grandeur de la France. À cet égard, la cérémonie d’ouverture s’annonce comme un 14 juillet bis. Derrière il y a une attente, ou au moins un es

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