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Pristina, capitale du Kosovo, a été démolie aux trois quarts depuis l’an 2000. Rien à voir avec la guerre : c’est entièrement le fait des mafias du BTP et de la classe politique corrompue. Au cœur de tout ça, un bâtiment a survécu : le Grand Hôtel, un joyau du modernisme yougoslave devenu cour des miracles pour les entrepreneurs de l’art, la mort, la fête et la baston. Déambulation fantomatique au son des marteaux-piqueurs, à quelques jours des élections.


Un reportage extrait du n°125 de Mouvement




« Je suis obsédée par le Grand Hôtel, commence Linda, du collectif queer Hyjneshat. C’est terrifiant au premier abord. Pendant longtemps, c’était un endroit qu’on évitait, mais beaucoup de personnes en sont tombées amoureuses récemment. La première fête qu’on a organisée là-bas, c’était dans une salle de conférences au premier étage qui accueille aussi des veillées mortuaires. Le lendemain matin, le directeur de l’hôtel m’appelle en panique : “Quelqu’un est mort, venez faire le ménage !” » Le Grand Hôtel, appelé simplement « Grand », est le centre de gravité de Pristina, capitale du Kosovo. C’est un immense cube de béton posé sur l’unique avenue piétonne. On ne voit que lui en centre-ville. Pourtant, la plupart des gens semblent ignorer si l’endroit est ouvert ou fermé, public ou privé, à démolir ou à sauver. Grand est mort depuis longtemps mais le corbillard n’est pas encore

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