Un reportage extrait du N°123 de Mouvement
« Le Bistro de Paris, c’est une petite taverne miteuse en centre-ville. Les soirs de “micro ouvert”, les poètes s’alignent le long du bar, c’est bondé, y a pas une place assise. T’as toujours deux-trois petits monsieurs qui jouent aux machines à sous et quelques soûlons qui crient. Pendant un moment, un dealeur de coke avait installé son bureau dans les toilettes des garçons ; dans les toilettes des filles, il y a des citations de Josée Yvon. La seule règle, c’est que ton poème doit faire minimum un mot. » On ne fait pas plus pourri que le Bistro de Paris de ce côté-là de l’Atlantique ; on ne fait pas plus bruyant ou bordélique dans le monde de la poésie. La moquette du billard a l’air d’avoir été fumée. Des retraités traversent le rade, du comptoir au bandit manchot, avec les poches qui sonnent. Juliette Langevin a lu ses premiers textes dans ce bar et d’autres, les a réunis dans des fanzines puis a publié un recueil chez l’Oie de Cravan, Fille Méchante, en 2024 : u