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Au Québec, la poésie s’expose dans les bars, la rue, les foires agricoles. De la matière orale et militante, qui conjugue l’insolence dans toutes les langues. On n’a pas ça, en France. D’ailleurs, par jalousie ou chauvinisme, le marché du livre « francise » encore la production montréalaise après nous en avoir longtemps privé. La poésie québécoise est « cool » et variée, en colère et angoissée. Rencontres dans les rades et les parcs, au crépuscule des marges.

Un reportage extrait du N°123 de Mouvement



« Le Bistro de Paris, c’est une petite taverne miteuse en centre-ville. Les soirs de “micro ouvert”, les poètes s’alignent le long du bar, c’est bondé, y a pas une place assise. T’as toujours deux-trois petits monsieurs qui jouent aux machines à sous et quelques soûlons qui crient. Pendant un moment, un dealeur de coke avait installé son bureau dans les toilettes des garçons ; dans les toilettes des filles, il y a des citations de Josée Yvon. La seule règle, c’est que ton poème doit faire minimum un mot. » On ne fait pas plus pourri que le Bistro de Paris de ce côté-là de l’Atlantique ; on ne fait pas plus bruyant ou bordélique dans le monde de la poésie. La moquette du billard a l’air d’avoir été fumée. Des retraités traversent le rade, du comptoir au bandit manchot, avec les poches qui sonnent. Juliette Langevin a lu ses premiers textes dans ce bar et d’autres, les a réunis dans des fanzines puis a publié un recueil chez l’Oie de Cravan, Fille Méchante, en 2024 : u

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