Un reportage extrait du n°125 de Mouvement
« Ici, y a pas de canon à neige, pas de dameuse, pas de retenue collinaire, commence Thierry Favre, la cinquantaine, du collectif La Grave Autrement. On skie la neige comme elle tombe. Aujourd’hui, c’est de la poudreuse incroyable ; demain, tout sera plaqué par le vent, ce sera croûté, mais on s’adapte. Le troisième jour, si le téléphérique est fermé parce que c’est trop dangereux – on n’utilise pas de dynamite pour déclencher des avalanches préventives – eh ben on ne skie pas. La Grave est une école de ce qu’aurait pu être la montagne, plutôt que de se faire défoncer par le tout-ski : belle, sauvage, peu industrialisée. » Tout le monde déteste l’ESF, les tire-fesses et les moufles : c’est moins vrai à La Grave, seule station de freeride au monde. Nous sommes face à la Meije, indomptable sommet du massif des Écrins, entre Grenoble et Briançon. Depuis les années 1970, trois frugales remontées mécaniques acheminent les riders à 3 600 mètres d’altitude. De là, chacun sa trace. La station