Un reportage extrait du n°124 de Mouvement
« Allez les filles tapez aux barreaux ! Faites du bruit ! On reviendra chaque fois qu’il y a une bavure. Les habitants qui gueulent, c’est la honte, il ne faut pas vivre à côté d’une prison si ça vous dérange ! » Ce samedi 9 novembre, c’est manif devant l’établissement qui détient le record de suicides en détention en 2017. Une grosse enceinte fatiguée crache du Jul au pied du centre pénitentiaire des Baumettes, en plein milieu du quartier du même nom, à Marseille. Dans une atmosphère morose, une vingtaine de personnes entonnent « Ce soir j’oublie tout » adossées aux grillages des villas en vis-à-vis de la maison d’arrêt pour femmes, qui dépasse de trois étages la muraille historique. Il y a pile un mois, un jeune homme de 22 ans en détention provisoire a été égorgé par son voisin de cellule avec le tesson d’un bol en céramique. Il a baigné un long moment dans son sang avant l’intervention d’un surveillant. Au mégaphone,