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Kodak a le monopole mondial sur la production de pellicule argentique couleur : toutes les photos du présent magazine sont faites avec du film fabriqué à Rochester, État de New York, frontière du Canada. Autrefois prospère, la ville est secrète et souffrante : Kodak traîne une longue histoire de discrimination raciale jusque dans la chimie de ses pellicules. Mouvement a enquêté au plus près des usines pour tenter de percer la recette de la marque. Murs de brique et pelouses luisantes, flash aveuglant, noir total – voyage aux sources de l’image. 

Une enquête extraite du N°123 de Mouvement


« La recette de la pellicule argentique n’a quasiment pas changé depuis l’invention de George Eastman en 1888 : à 95 %, c’est de l’eau, de la gélatine, du sel et de l’argent. Tu fais chauffer tout ça dans un grand chaudron et tu mélanges toujours dans le même sens. L’enjeu des 150 dernières années a été d’améliorer les derniers 5 % de la formule : une combinaison de 200 produits chimiques qui confèrent au film sa rapidité, sa précision et sa sensibilité à la couleur. Aucune réaction chimique au monde n’a été plus étudiée que celle-ci. Kodak a investi des milliards de dollars : dans les années 1980, 300 chercheurs, parmi les plus brillants du pays, planchaient en continu sur ces cinq petits pourcents. » Quand il débute chez Kodak au milieu des années 1960, Bob Shanebrook travaille sur les appareils photographiques utilisés par la mission Apollo 11 pour immor

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