Une analyse extraite du n°125 de Mouvement
L’actualité cynégétique française a des airs de commedia dell’arte. Dans son dernier plan de chasse, la préfecture du Haut-Rhin exige l’élimination de 2 000 cerfs, 350 chamois, 165 daims et 10 000 chevreuils, avant le 1er février. Sur France Inter, le président de la fédération de chasse locale dénonce « une erreur, un viol, un crime ». Les chasseurs alsaciens refusent d’être les « fossoyeurs » de ces animaux, déposent les fusils et signent une pétition, main dans la main avec des militants écologistes, qui alerte sur ce massacre « au profit de la rentabilité de l’agriculture et de l’agroforesterie ». En retour, la branche locale de la FNSEA, le syndicat agricole majoritaire, menace de réguler la faune selon « ses propres règles ». De quoi nuancer la guerre médiatique que se mènent anti et pro chasse : loisir cruel et archaïque pour les uns