Puisque le concept de pétromasculinité peut être difficile à appréhender, commençons par la pratique du « rolling coal », rouler en voiture en produisant délibérément des fumées noires et épaisses. Est-ce une pratique représentative ?
Oui, bien qu’elle soit plus répandue aux États-Unis qu’ailleurs. La référence au charbon – coal – alors que ces moteurs diesel trafiqués n’en utilisent justement pas, est pour moi révélatrice de quelque chose de plus général : l’attachement aux énergies fossiles et à l’industrialisation, et la manière dont celles-ci sont constitutives de l’identité de certaines personnes, de leur vision d’elles-mêmes, de leur communauté et de leur histoire.
Qui sont ces hommes – et ces femmes – séduits par ces formes de masculinité ?
La pétromasculinité exerce un attrait sur les classes populaires blanches ayant souffert de la désindustrialisation de la « rust belt », ce croissant industriel au nord-est des États-Unis, mais aussi sur des communautés aisées installées en banlieue ou dans des&