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Telle une toupie, une silhouette tournoie au centre de la scène. Nous ne distinguons ni son genre ni son visage, mais elle sera la force centrifuge du mouvement à venir. Un corps la rejoint. Une fine lumière les accompagne, par intermittence. Depuis l’obscurité nous parviennent des aboiements, et ce ne sont pas ceux de canidés, mais bien d’humains. Auriez-vous peur du noir ? Le réel vous fout les jetons ? Nacera Belaza a la solution : faites groupe, relayez-vous et surtout, restez en mouvement.



Les fantômes, la chorégraphe franco-algérienne y croit. Selon elle, leurs gestes sont minutieux, se déploient en silence. Dans sa Nuée post-apocalyptique, à peine éclairée sur près d’une heure, les danseur·euses leurs ressemblent : iels fuient la lumière, apparaissent puis se dérobent, coulent dans les ténèbres, à l’image de ce danseur subitement planté au milieu de la scène. Sa tête, d’abord face au ciel, se recroqueville sur son torse puis reprend le tournoiement. À cet instant, le reste de la meute, cachée dans les recoins nébuleux, n’a yeux que pour lui.



Et si cette meute, cette Nuée, c’était le peuple ? Un peuple jamais statique, qui provoque des avalanches, migre d’un point à l’autre. Avec la bande son pour seul décor scénique, Nacera Belaza saisit ce soulèvement, et veille à ce que ses oiseaux gardent le rythme : en ronde, bras tendus, toujours alertes sous la menace invisible. La pression monte, la musique et la chorégraphie accélèrent. À son apogée, La Nuée s’éteindra soudainement, comme si rien n’avait eu lieu.



La Nuée de Nacera Belaza, a été présentée du 5 au 8 novembre à la MC93 dans le cadre du Festival d’Automne.


⇢ le 25 mars au Phénix, dans le cadre du Festival Le Grand Bain, Valenciennes

⇢ les 3 et 4 avril à la Scène nationale de l’Essonne d'Évry, dans le cadre de la Biennale du Val-de-Marne


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