Planté devant un micro, un chevalier tout en armure vide son sac. Alors que Monade de Gabriel Tur en appelle aux voix lointaines des chansons de geste pour tracer la généalogie de l’archétype mascu, Mellina Boubetra s’attelle à une archéologie du fond des tripes. Aux côtés du compositeur Alvise Sinivia, la chorégraphe imagine dans en mon for intérieur #1 Mellina une partition en trois mouvements, comme autant de tentatives pour rendre audible le secret contenu dans une vieille bande magnéto. Depuis l’archive d’un journal intime adolescent (Privé S.V.P. de Clotilde Hesme et Maud Lübeck) ou du seul souvenir d’un repas de famille dans l’enfance (L’Enfant qui tremble de Thomas Bellorini), l’édition 2025 des Singulier·es se place sous le signe des voix manquantes, qu’elles soient tues ou disparues. (AD)