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La commission d'information a de suite épluché le protocole du régime de l'assurance chômage des intermittents et diligenté une étude statistique sur les effets différentiels de son application. L'initiative est venue d'Olivier Sens, contrebassiste, et également ingénieur en mathématiques appliquées. Il a modélisé et analysé qualitativement et quantitativement une étude comparative. L'une des fausses querelles du gouvernement est de traiter les artistes et techniciens pour des bricoleurs qui ne connaissent rien aux chiffres, ni aux protocoles tellement bien intentionnés. (Argument repris de 1986, face à la contestation étudiante du projet Devaquet). Devant les études, force est de constater les excellences artistes, ce contre quoi justement la droite libérale lutte : contre les résistances que l'exercice de la pensée lui oppose. Au contraire, l'étude autorise à supposer l'amateurisme du Médef joint à la distraction (...) du ministère de la Culture, tant les résultats convergent pour conclure à la nature «chaotique», selon le terme qui caractérise l'anarchie en statistiques, du régime que le protocole engendre: un régime malformé sans doute suite à une grossesse irrégulière. Deux conclusions s'imposent:

a) Le protocole, par la diminution de 12 à 10,5 mois de la période de référence et l'introduction d'une périodicité glissante aboutit à rejeter beaucoup plus que les 24% annoncés du système d'indemnisation. Sans distinction de fortune. Des artistes confirmés se verront exclus. Un intermittent faisant 75 cachets par an avec en moyenne des périodes de 15 jours aura 25% de risques de ne pas rester intermittent. Le Medef aveuglé par la haine en a oublié de diviser ses «ennemis».
b) Le régime d'indemnisation né en 1936 pour en principe compenser l'aléatoire des pratiques professionnelles dans ce secteur, va l'accroître dans des proportions aberrantes. Cela résulte en partie de l'article VII qui modifie la règle dite du «décalage» et l'indexe sur les cachets bruts. La corrélation de l'indemnisation et du revenu annuel serait plus que faible. Par exemple elle existerait pour les bas revenus mais au-dessus de 10.000€ de revenu annuel, des intermittents aux revenus proches recevraient des indemnités très différentes. De gros revenus pourraient voir leur allocation journalière augmenter de 30%. L'allocation globale annuelle n'est pas proportionnelle aux salaires. Pour les gros salaires elle pourrait augmenter jusqu'à 138%.

L'indemnisation deviendrait un genre loterie avec élimination progressive des joueurs. Le chaos ne régnerait pas longtemps puisqu'à la longue les ayants droits disparaissent. Loin de professionnaliser le secteur des arts et de la culture, le protocole va faire perdre leur métier à nombre de professionnels. L'étude Rabine d'un directeur d'une compagnie confirme ces résultats, précise que la mobilité serait handicapante, et qu'ajouté au doublement des cotisations, ce régime achèverait la plupart des compagnies. La coordination souligne que l'UNEDIC supporterait de substantiels coûts logistiques dûs à la complication. Enfin, la coordination souligne combien la panique qui s'est emparée des édiles devant l'annulation des festivals, montre que la richesse économique dégagée par les intermittents justifient la solidarité interprofessionnelle. D'autant qu'au-delà de ses très effets financiers, la vitalité du secteur culturel et artistique doit aussi s'évaluer en interventions sociales (dans les prisons, les périphériques remuantes, dans les écoles...). Au fond, la croissance des intermittents manifeste celle de l'économie de ce secteur. «Analyser la culture sous l'angle étroit du déficit du régime intermittent ou celui encore plus étroit du flou juridique propre au système actuel (...) n'est pas juste au regard de ce que représente l'art et tous les actes et travaux qu'il génère dans notre société, n'est pas juste au regard même de notre économie.» déclare la coordination. Ils demandent de surseoir à l'agrément du protocole et l'ouverture d'un débat large et plural. Au fond ils n'ont aucun intérêt à jouer puisque de toute façon, ils ne joueront bientôt plus.

Tous renseignements au 0662365708 ou à senso@club-internet.fr

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