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Depuis ce week-end, le mouvement des intermittents se durcit et s'organise spontanément dans toute la France, créant des coordinations régionales, sises le plus souvent dans les théâtres ou cinémas occupés librement. Constitué d'artistes et de techniciens intermittents ou non, syndiqués et non syndiqués, le mouvement est également rejoint par d'autres professionnels, photographes, professeurs, archéologues, infirmiers... venus soutenir l'action des intermittents. Tous veulent croire à un grand mouvement interprofessionnel pour la rentrée. À Paris, depuis lundi 1er juin, la coordination régionale des intermittents et précaires d'Île-de-France a installé son QG dans la salle de spectacle Olympe de Gouges, entièrement mise à disposition par George Sarre, maire MRC du XIe arrondissement. Une liste d'information vient d'être créée (http://listes.rezo.net/mailman/listinfo/cip-idf) ainsi qu'une permanence téléphonique de 13h à 18h (01 43 67 76 76). Ouvert de 9h à minuit, le 15, rue Merlin abrite désormais les intermittents et précaires en lutte qui ont formé une dizaine de groupes de travail. Régulièrement rejointes par de nouveaux bénévoles, ces commissions de travail mettent en place les actions médiatiques - comme celle de l'occupation du CSA mercredi -, coordonnent les informations entre régions, rédigent les textes d'information du mouvement à destination du public, de la presse et des professionnels (lire l'"Appel aux réalisateurs et techniciens de l'audiovisuel").
La CGT qui soutient activement le mouvement a appelé, mercredi, à la grève générale, pour le 8 juillet, jour de l'ouverture du festival d'Avignon. Mercredi 2 Juillet, journée d'actions nationale, a eu lieu, à Paris, un nouveau rassemblement à l'appel des associations de chômeurs, des organisations syndicales et de la coordination des intermittents devant le siège de l'Unedic qui a refusé de recevoir la délégation des intermittents. Quant au ministre de la Culture et de la Communication, il refuse toujours de recevoir la coordination parisienne, représentative de ce mouvement spontané. Ainsi, seuls les interlocuteurs autorisés ont été écoutés par Jean-Jacques Aillagon : mardi, les directeurs des festivals d'Avignon, Marseille et Aix, et mercredi, les représentants des syndicats du spectacle, Fesac et Syndeac. Une grande manifestation a quitté mercredi le Palais Royal pour rejoindre la rue de Grenelle. Par son ampleur - plusieurs milliers de manifestants-, elle prouve d'ores et déjà la détermination des intermittents, qui dans toute la France manifestent leur inquiétude pour l'avenir de la création et de la diversité culturelle en France et leur droit à l'existence de formes plurielles.

Invités par Jean-Jacques Aillagon à « mieux lire le protocole », la commission « info-doc » des intermittents, constituée d'acteurs, de chorégraphes et d'une administratrice de compagnie, a épluché le texte de l'accord et constate que c'est bel et bien l'ensemble de l'outil culturel qui est ici attaqué. Dans sa "Synthèse d'analyse du protocole d'accord", diffusée mardi soir, la commission rappelle que «La survie des intermittents et le scandale de ce protocole de désaccord s'inscrivent dans une réalité plus vaste qui est celle de la casse de l'outil culturel, casse organisée depuis longtemps par le désengagement successif de l'Etat dans ce secteur (diminution, puis suppression des aides aux compagnies, des aides au fonctionnement etc.) Par ailleurs, cet accord ne doit pas être considéré de manière isolée, il s'inscrit dans la droite ligne de toutes les politiques qui saccagent les biens et les services publics: le système des retraites, de l'assurance maladie, l'Education nationale. Le gouvernement et le MEDEF, sont étroitement liés dans la volonté d'annihiler l'espace de liberté et de pluralité qu'est la création artistique en France aujourd'hui et que nous prétendons aussi défendre hors de nos frontières par l'exception culturelle . (...) La diversité et la multiplicité qui sont les seules garanties d'un véritable tissu culturel de qualité pour tous, sont en péril : nous refusons un monde qui refuse les intermittents.»


Coordination régionale des Intermittents et Précaires d'Ile-de-France : Salle Olympe de Gouges, 15, rue Merlin, 75011 PARIS.
permanence téléphonique de 13h à 18h au 01 43 67 76 76
S'inscrire à leur liste d'information sur http://listes.rezo.net/mailman/listinfo/cip-idf
La coordination convoque une nouvelle Assemblée générale vendredi 4 juillet, à 14h devant la grande halle de la Villette.

Rappelons que les actions visant à soutenir les techniciens du festival "Sans Dessus dessous" en grève à la Villette ont lieu tous les matins devant la grande Hall de la Villette à 7h45.... et qu'ils attendent du renfort!

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