Portrait extrait du N°124 de Mouvement
« Je suis riche et je suis trop contente. » Laurène Marx fait couler deux expressos dans sa nouvelle cuisine. Lumière d’octobre mais fenêtres du sol au plafond dans un loft traversant. Enfoncée dans son fauteuil, elle débite. Le flot de paroles de quelqu’un qui a passé beaucoup de temps seul. « Quand t’as un appartement aussi fou, tu passes tes journées à l’intérieur. À l’époque, t’aurais peut-être kiffé aller gratos au théâtre, mais maintenant que tu peux le faire, t’en as plus rien à foutre. » Derrière son épaule, une table basse en bout de lit, un écran et une manette de jeu. Son récent succès, Laurène Marx le doit d’abord à sa verve : parler de soi à la deuxième personne dans une langue variant du shlag au soutenu, alternant blagues acides et bonnes vieilles vannes rassembleuses. Elle savoure : « Virginie Despentes m’a appelée. Je vais jouer dans sa prochaine pièce. Pour moi, la petite trans