Entretien extrait du N°124 de Mouvement
Votre dernier livre s’intitule Zéro. Dans vos textes, les personnages résolvent des équations et comptent à peu près tout et n’importe quoi. Qu’est-ce que la poésie a à voir avec les maths ?
Dans une phrase, il y a une formule exacte. Si elle n’est pas exacte, si la virgule est mal placée, si le nombre de syllabes n’est pas le bon pour cette phrase-là à ce moment-là, ce n’est pas « ça ». Ce n’est pas la vérité. Ce n’est pas vrai. Pour les maths, c’est pareil. Le travail d’écriture et le travail de recherche mathématique sont assez proches : une recherche de l’exactitude et de la vérité, au sens large. Les mathématiques, à un certain degré d’abstraction, se rapprochent de l’art. Dans mes livres, les personnages, souvent, comptent. C’est, je crois, un trait profondément humain. Par exemple, prenons un cœur, des poumons, tous les organes, réunissons-les avec de