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Le Medef avait juré ses grands dieux que la négociation sur les annexes 8 et 10 de l'Unedic, qui concernent le régime des intermittents du spectacle et de l'audiovisuel, devait se conclure le 11 juin. Mais devant l'impossibilité à parvenir à un accord avec les organisations syndicales, ces négociations sont reportées au 26 juin.
Le Medef est arrivé à la table des négociations, le 3 juin, avec des propositions proprement inacceptables. Pour mémoire, l'organisation patronale, tout en faisant mine d'accepter le seuil de 507 heures ouvrant droit à indemnisation (désigné comme «ligne jaune» à ne pas franchir par le ministère de la Culture), proposait que ces 507 heures soit effectuées en neuf mois (au lieu de douze actuellement) et n'ouvre plus droit qu'à cinq mois de chômage (contre douze actuellement) ! Le Medef proposait en outre de baisser le taux d'indemnisation à 17 % du salaire journalier de référence (au lieu de 31,3 % actuellement). De telles propositions réduiraient comme peau de chagrin le régime de l'intermittence, le rapprochant de facto de celui de l'intérim. L'incidence en serait catastrophique, puisque 70 à 80 % d'intermittents actuels seraient rapidement éjectés du système et condamnés au R.M.A. (revenu minimum d'activité). Le Medef comptait visiblement sur la défection de l'une des organisations syndicales (CFDT, CGC ou CFTC) pour arracher un accord à la Pyrrhus. Mais les syndicats ont tenu bon, et la mobilisation des intermittents n'y est pas pour rien.
Ces manifestations n'ont pas été de tout repos. A Montpellier, le 10 juin, 300 intermittents qui s'étaient allongés devant l'Opéra Comédie ont été violemment délogés par les forces de l'ordre. Et à Paris, à l'issue de la manifestation nationale, une charge de police particulièrement violente a obligé un groupe d'une centaine d'intermittents a trouvé refuge dans le hall du Palais Garnier, lors de l'entracte de Cosi fan tutte. La police les y a poursuivis, arrêtant arbitrairement une cinquantaine de personnes, qui ont été placés toute la nuit en garde à vue, et déférés le lendemain en comparution immédiate devant le tribunal, où ils ont tous été relaxés et libérés. A Lyon, enfin, ce jeudi matin, une centaine d'intermittents occupent toujours l'Opéra.

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