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Des tables, un ordinateur, un micro, une chaise… Dans l’espace Joséphine Baker, chapelle désacralisée du Conservatoire de Tours, difficile de se douter qu’on s’apprête à assister à une pièce de danse. Pourtant, c’est une pointure du domaine qui s’y produit : George Appaix, chorégraphe marseillais et autorité du genre. Cet héritier du courant de la nouvelle danse française traverse le paysage chorégraphique depuis les années 1980 avec des pièces drôles et poétiques où la langue prend le devant de la scène. En duo avec la danseuse et chorégraphe Carlotta Sagna dans Post-scriptum, il donne corps à son ouvrage éponyme où il détaille un processus créatif amorcé depuis plus de quarante ans. Dans un dialogue complice, les deux acolytes réactualisent avec facétie le virage contemporain de la danse française, marqué notamment par un rabibochage avec le langage verbal.


Une sonnette posée sur une table donne le top départ. Les interprètes se répondent du tac au tac, prennent la place l’un de l’autre dans une sorte de course de relais bien rythmée. Au détour d’une succession de références – un lipsynch sur France Galle, une citation du roman Bartleby le Scribe de Melville qui invitant à la paresse, ou une autre de Duras :  « On ne peut pas écrire sans la force du corps » –, se dessine une vision poétique et littéraire de la danse. On croirait entrer dans la tête du chorégraphe, ou tout du moins dans son carnet de création, grouillant d’associations libres d’idées, de textes et de gestes. Car si la parole est omniprésente, les échanges se matérialisent aussi ça et là, laissant place par moment à des effusions de danse, sortes d'éruptions gracieuses momentanées, toujours en solo. En se livrant de la sorte, Georges Appaix éclaire sur son propre processus créatif autant qu’il documente par la scène une mutation dans l’histoire de la danse, où l’on questionne l’écriture du mouvement et la place que l’on octroie aux corps dansants. Cette danse plutôt cérébrale, mais volontiers blagueuse et espiègle, agit comme un saut dans le passé, pas surannée pour un sou.



Post-scriptum de Georges Appaix

⇢ le 7 octobre au CCNT, Tours, dans le cadre du festival Perf Act days 

⇢ le 14 décembre à la Manufacture, Bordeaux

⇢ le 19 décembre au Théâtre du Bois de l’Aune, Aix-en-Provence

⇢ les 8 et 9 février 2024 au Théâtre 140, Bruxelles

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