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Les intermittents sont redescendus par milliers dans la rue mardi, et les scènes ont baissé leur rideau, tandis que syndicats et patronat se réunissaient pour trouver une issue à un conflit inédit, qui met en péril les grands festivals d'été, dont ceux d'Avignon, d'Aix-en-Provence ou les Francofolies de La Rochelle.
Le ministre de la Culture Jean-Jacques Aillagon, dont les propositions n'ont pas calmé le mécontentement des intermittents du spectacle , affirmait qu'il était "allé au bout du possible" et que "pour sa part, il ne prendrait plus d'initiatives".
Pour leur sixième manifestation en moins de dix mois à Paris, plusieurs milliers d'intermittents -6.000 selon la police- ont défilé au rythme d'une batucada brésilienne, ou en détournant "Maréchal nous voilà" en "Raffarin nous voilà". La manifestation en direction de Matignon s'inscrivait dans le cadre d'une journée d'action nationale de protestation contre la refonte de leur régime spécifique d'indemnisation du chômage. Au même moment, les syndicats, dont la CGT majoritaire dans le secteur, et le patronat, réunis au siège du Medef, ont campé sur leurs positions.
Dans toute la France, les intermittents ont manifesté par des actions plus ou moins spectaculaires leur rejet du protocole d'accord du 27 juin. Les forces de police sont intervenues devant le Stade de France, où une cinquantaine de manifestants empêchaient l'entrée du matériel pour le concert des Rolling Stones prévu mercredi. A Avignon, où l'ouverture du 57ème Festival a été annulée, une assemblée générale était prévue en soirée pour décider de la suite du mouvement. Plusieurs milliers d'intermittents, 5.500 selon la police, 8.000 selon les organisateurs, ont manifesté. Certains, bâillonnés ou vêtus de noir, se sont allongés sur la chaussée tandis qu'un "crucifié de la culture" était juché sur le parvis du Palais des Papes, les poignets rivés à une croix blanche avec la mention: "Intermittent" en travers du torse.
Après le report à Toulouse d'un concert de Patrick Bruel, les intermittents
bloquaient toujours le site des Francofolies de La Rochelle, qui doivent s'ouvrir vendredi. La 3ème étape du Tour de France qui a été perturbée entre Charleville-Mézières et Saint-Dizier par des manifestants, tenant des banderoles "Attention, freinez, artistes en danger" ou "Artistes en roue libre", qui ont ralenti le peloton.
A l'Opéra de Paris, le ballet "Giselle" a été annulé, de même que la dernière de "La Dame de Pique" de Tchaïkovski, prévue mercredi à Lyon. A Saint-Etienne, le Festival des 7 collines (2-10 juillet) a annoncé l'annulation des spectacles de la soirée. A Bordeaux, le concert de Richard Galliano et Régis Gizavo prévu dans le cadre du 11e festival des Hauts-de-Garonne, a été reporté au 17 juillet.
Les turbulences ont aussi touché le cinéma. La première semaine du Festival en plein air de la Villette, intitulé "Un monde d'orages", a été annulée, de même que quelques tournages. C'est ainsi que Agnès Jaoui a abandonné le plateau de son deuxième long métrage "Comme une image" pour aller rejoindre les "cinéastes en colère", et que Solveig Anspach a annulé l'avant-première de son film "Stormy weather" (Temps orageux), dans le cadre de Paris Cinéma, pour exprimer devant le public sa solidarité avec les intermittents.

(d'après l'AFP)

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