Si le tourisme de masse fait partie du décor de vos précédents livres, Nord Sentinelle en fait son sujet principal. Qu’est-ce qui vous a donné envie d’aborder cette question plus frontalement ?
Je crois que j’ai toujours procédé ainsi : des motifs reviennent et à un moment je me focalise dessus. La photographie est présente dans tous mes livres, mais avec À son image (2018), j’ai essayé de la placer au centre. C’est à nouveau ce qui s’est passé avec Nord Sentinelle. On avait déjà abordé la question du tourisme. Je dis « on » parce que j’ai commencé à écrire en même temps que Marco Biancarelli. On vivait à Porto-Vecchio et on était exaspérés par les reprises locales des mythologies extérieures et par leur efficacité. Mais en effet, le tourisme c’était ça : le décor de ce qui se passait dans nos livres. Traiter un thème aussi frontalement pose des problèmes, parce qu’on risque de produire un discours didactique, un livre à thèse ou un billet d’humeur. Je ne crois pas que l’on puisse aborder la fiction en se disant : voici le thème, quelle histoire je peux trouver pour en parler ? Enfin si