Entretien extrait du N°124 de Mouvement
Vous travaillez depuis douze ans sur un documentaire autour de Javier Chocobar, activiste autochtone assassiné en 2008 par un propriétaire terrien dans la province de Tucumán. Ce 11 novembre, l’Argentine a été le seul pays à s’opposer à une résolution de l’ONU pour protéger et promouvoir les droits des peuples indigènes. Qu’est-ce que l’élection de Javier Milei a changé dans votre approche de ce sujet ?
Il m’a fallu repenser et reformuler beaucoup de concepts. Quand le film existera, il entrera inévitablement en dialogue avec le monde de Milei et ceux qui le soutiennent. Le langage du film ne devra pas fermer la porte à tous ces gens remontés contre les causes que soutenait l’administration précédente. Je prends donc soin de ne pas utiliser de mots, de formes ou de concepts qui suscitent le même rejet que celui qui a porté Milei au pouvoir. C’est sur cette colère, dirigée contre l’ancien gouvernement, qu’il a bâti sa popularité. Mais si son discours est d