Des immeubles inhabités, rectilignes et bichromes. Sur cette devanture barrée de colonnes jaune pétant, des formes circulaires surgissent : serait-ce deux yeux qui nous fixent ? Parfois, les bâtiments sont bien vivants. Barbro Östlihn est de celles et ceux qui y croient. Née en Suède, l’artiste se trouve au cœur de l’effervescence new-yorkaise des années 1960. Très vite, l’architecture mutante du sud de Manhattan la prend aux tripes. Devant les façades immenses, Barbro s’active, se promène, griffonne, photographie. La nuit, elle peint, pour donner aux espaces urbains la chaleur qu'on leur oublie. L’Institut suédois consacre une première rétrospective à son œuvre, restreinte aux galeries du vivant de l'artiste. (NW)