Entretien extrait du n°125 de Mouvement
Vous dites que le personnel des ONG considère l’écologie comme une cause perdue. Comment le comprendre ?
Ce qu’on explique aux salariés des ONG, c’est qu’on n’attend pas d’eux qu’ils changent le monde. J’en ai moi-même fait les frais à Greenpeace pendant la campagne présidentielle de 2022. Ces institutions fonctionnent quasiment en vase clos. Elles mettent en circulation des discours et des images qui se traduisent en capitaux économiques via des financements ou des collectes de dons. Leurs revenus ne sont pas indexés sur le nombre de leurs victoires politiques. Puisqu’elles n’ont aucune obligation de résultat, elles ne sont pas du tout intéressées par la finalité de leur propre action. Cela est complètement intégré par les équipes. Tout le monde a l’habitude de perdre, et tout le monde s’en satisfait. Ça entretient la bête et ça génère des carrières. Puisque le personnel tire son capital relationnel, économique et symbolique de