C’est la guerre des récits, nous dit-on. Et elle se joue à toutes les échelles. Les artistes-chercheurs Marcus Lindeen et Marianne Ségol-Samoy la travaillent à hauteur d’homme en se penchant sur la mémoire, cette banque de données fort relative. Le long d’une fausse conversation basée sur des histoires vraies, quatre expériences hors du commun se croisent et mettent en doute la fabrique de l’histoire. Une femme compose avec les amnésies chroniques de son compagnon ; un archiviste autoproclamé compile le savoir humain sur des plaques de céramique stockées dans une mine de sel (en cas de cataclysme) ; et un archéologue se dit prêt à inventer les traces d’un vécu queer à travers les âges puisque celles-ci ont été sciemment effacées. Le passé ne serait-il qu’une construction, après tout ?