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Dans le hall du Musée d’Art moderne de Paris, les rayons d’un soleil d’été transpercent les immenses baies vitrées encadrées de noir. Au dehors, le ressac tranquille des danseurs de break installés sur le parvis complète ce tableau de quiétude. Avant que le musée municipal ne puisse à nouveau accueillir son public, David Ctiborsky s’est glissé avec sa caméra jusqu’en haut des escaliers de pierre blanche, pour nous convier à un concert intimiste des Trio Sora. L’ensemble féminin, composé de la violoncelliste Angèle Legasa, de la pianiste Pauline Chenais et de la violoniste Clémence de Forceville, interprète avec fougue les partitions de répertoire et de compositeurs contemporains, de Mauricio Kagel à Camille Pépin, d’Astor Piazzolla à Eric Tanguy. Dans l’intimité de cette véranda gigantesque, et comme après un déjeuner au soleil, le premier épisode de ce « Paris sur mesure » invite sans pression à partager la douce mélancolie d’un instant musical.


Par les jeux de gros plans ou de panoramiques, les mimiques les plus subtiles respirent dans l’espace du grand hall, les mouvements des œuvres de Kandinsky ou de Sonia Delaunay entrent en écho avec l’agitation palpitante des mains musiciennes. Le chorégraphe Yaman Okur, passé du parvis ensoleillé à l’ombre de la Salle Matisse, entame un solo de hip-hop sous l’autorité silencieuse des silhouettes tournoyantes représentées dans la Danse inachevée ou la Danse de Paris. Tableau kinesthésique, où l’on pourrait sentir avec le danseur la fraîcheur des pierres sous ses mains nues ou encore la vive émotion des trois musiciennes, le film réalisé par David Ctiborsky abat les cloisons entre le dehors et le dedans, et semble ouvrir en grand les portes du Musée d’Art Moderne, comme celles de la musique de répertoire.

> « Paris sur mesure » / Le Trio Sora et Yaman Katur au Musée d’Art Moderne, un film de David Ctiborsky disponible à partir du 1er juin sur arteconcert.com

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