Ça commence par une faille. Le présent se dérobe, ouvre une question, et avec, la nécessité d’un récit. En discutant avec sa mère, Salim Djaferi réalise qu’il faut quatre mots, en arabe, pour traduire le terme« colonisation » et circonscrire la violence de ce à quoi il renvoie. Recueillant la parole de sa grand-mère bretonne qui perd la mémoire, Patricia Allio rencontre d’autres colonisés, ceux de l’intérieur (Théâtre du Train bleu). Alors qu’il lit Transit d’Anna Seghers – huis-clos étouffant dans le Marseille de 1940 où exilés politiques et juifs traqués tentent d’organiser leur fuite –, Amir Reza Koohestani est retenu de force dans un aéroport par la police des fron- tières. Pour les femmes de Milk (Bashar Murkus), la faille est omniprésente. Elles n’attendent pas la scène pour inventer les gestes qui leur permettent d’habiter l’horreur.
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