
Pour prendre un peu de distance avec l’accablante matérialité du présent, les artistes du festival Théâtre en mai n’y vont pas avec le dos de la cuillère. Dans le décor hyperréaliste d’une maison frappée du syndrome de Diogène, Andrés Labarca sème le trouble par la présence de bouts de corps contorsionnistes. Avec Polyester, Margot Alexandre et Nans Laborde-Jourdàa planchent à l’adaptation d’un best-seller adolescent qui n’a simplement jamais existé, et Altamira 2042 de Gabriela Carneiro da Cunha rend littéralement la parole au fleuve Amazonie. En tête-à-tête avec trois clowns plâtreux rescapés de l’apocalypse dans Clownstrum du Munstrum Théâtre, avec la gouaille de Sabine Pakora et son Journal d’une femme vaudou, ou les Lettres non-écrites de David Geselson en écrivain public, qu’importe l’artifice pourvu qu’il y ait l’adresse.