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La France est exigeante en matière d’autocrates. Quand un nouveau coup d’État secoue le Sahel à l’été 2023, un communiqué lapidaire annonce la rupture de toute collaboration avec trois pays : Burkina Faso, Mali, Niger. Un couac diplomatique de tradition locale qui met à mal l’important réseau de coopération culturelle franco-africain, ressource de premier ordre pour les artistes. Enquête feutrée auprès des programmateurs et des ministères.

« Et là, avant de monter sur scène à Rochefort, pour notre dernier concert, on apprend que les frontières sont fermées et qu’on ne peut plus rentrer chez nous au Niger. » Juillet dernier, le groupe Studio Shap Shap termine sa tournée française tandis qu’à Niamey, capitale nigérienne où ils sont basés, un nouveau coup d’État renverse Mohammed Bazoum, le président en place soutenu par la France. Conséquence immédiate : l’ambassade française est attaquée, le drapeau tricolore brûlé par des manifestants, et l’espace aérien fermé. Bloqués en France métropolitaine, les musiciens du groupe, tous nigériens, n’ont d’autre recours que d’être logés au pied levé chez la famille du conjoint de la chanteuse, Française de la Réunion. « Ce n’était p

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