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En Italie, des prisons brûlent, mais on n’en finit jamais d’en construire de nouvelles. Ainsi va la répression : un code pénal hérité du fascisme et une bonne boîte de BTP. Cet hiver les détenus et les anarchistes ont pourtant fait des plis dans la taule. Depuis les années 1970, la question carcérale est une cause révolutionnaire alimentée par la littérature, du poète Balestrini à la brigadiste Balzerani. Reportage à Turin, nœud logistique des luttes, dernier poste avant la frontière.

Reportage extrait du N° 118 de Mouvement 



« Le soir de la révolte, on est venus nombreux pour craquer des feux d’artifice et chanter des trucs, relate L., une militante anticarcérale. Les détenus étaient sur les toits. On voyait les flammes et on entendait les lacrymos. Ça puait le cramé partout. Les voisins criaient des balcons “Vous faites chier, c’est l’heure de manger !” » 4 février 2023 : une prison prend feu à Turin. C’est le centre de rétention pour migrants (CPR), incendié par ses pensionnaires. Ils ont utilisé le câblage de la télé pour créer l’étincelle. Le garnissage des matelas a servi de combustible. Le bâtiment brûle aux trois quarts. Le 20 février, une deuxième mutinerie achève de mettre la prison hors d’état de nuire. Crève la taule : les CPR se ferment par le feu, comme on dit en Italie. Dans les sociétés disciplinaires, les condamnés étaient enfermés au cœur des lieux de pouvoir afin que la plèbe entende leurs cris dans

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