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Scènes
Entre mouvement et installation vivante, Catol Teixeira se cherche en convoquant ses fantômes. Le temps d’un solo, l’artiste non binaire brésilien explore son corps trans pour en faire une archive politique vivante.
Dans From the Throat to the Dawn, l’Iranien Sorour Darabi plonge dans une nuit sans lune, lieu de toutes les ambivalences. À la lueur des bougies, il revendique un état transitoire éternel.
Dans leur création en binôme intergénérationnel El Adaptador, Milena Keller et Marco Berrettini voyagent à la surface de leurs incompatibilités tels deux touristes des relations humaines. Où l’on débranche la hache de guerre, mais on ne l’enterre pas.
Exposé philosophique qui dérape en introspection, conférence sur l’art qui tourne au happening dada : Stéphanie Aflalo détourne les rituels sociaux les plus codifiés de l’ère contemporaine. Avec LIVE, la fausse candide s’attaque cette fois au concert pop et son business de la spontanéité.
Un hold-up contestataire, une battle de rap avec soi-même, une ronde immersive : n’allez pas croire que vous n’en n’aurez pas pour votre argent à un festival gratuit. Ça se bouscule à guichet fermé aux performances de GoGoGo, showcase de la création helvétique au Grütli à Genève, qui s’est imposé comme un rendez-vous des arts vivants. Retour sur trois highlights du weekend.
Pourquoi sait-on, à l’étranger, mixer la pointe des arts vivants à l’underground musicale, et pas en France ? Le mystère reste entier, mais les Urbaines, week-end en entrée libre où les deux cohabitent sans forcer à Lausanne, auraient de quoi inspirer nos programmateurices.
Un peu d’électro-acoustique, huit chanteurs live et quelques casques sans fil : voilà de quoi se compose la jungle du signe de Joris Lacoste. Sur une partition de Luciano Berio, son concert immersif A-Ronne creuse la puissance viscérale du dire, loin du sens et tout près du corps.
Dans son best of performatif Begeraz Top 40, le kamikaze queer et provoc’ Ivo Dimchev déroule une galerie de personnages outranciers à forte teneur parodique. Au festival Impulstanz à Vienne, ce Bulgare encore inconnu en France se paye le monde de la danse dans son propre fief, entre malaise et hilarité, pop et happening.
Le public européen l’a découverte avec le solo Cutless Spring (2019), exploration frontale et sans faux-semblants de sa propre sexualité. Sans rien lâcher de sa gestuelle nerveuse et pantomimique, la chorégraphe et performeuse canadienne Dana Michel quitte pour un temps les boîtes noires et présente MIKE, laboratoire d’attention tout terrain construit à la façon de l’Oulipo. Trois heures durant, l’artiste en pantin mutique déambule entre bobines de rallonge, portants utilitaires et bibelots soigneusement chinés, livrant un hommage pudique aux invisibles de la société de service autant qu’une ode à l’empathie volontaire.